Sarko : les médias ne jouent plus le jeu

Publié le par Bast

A bast64, on aime bien quand Sarko perd la main. Le dernier épidode en date est bien sûr le merdage de l'annonce de sa candidature aux élections de 2007. De toute évidence, quelque chose a changé...

 

 

 

Stratèges en herbe

Pour se déclarer de manière originale, Nicolas Sarkozy a fait phosphorer son entourage. Vu le résultat, on se demande bien ce qui se sortira des réflexions de ces mêmes personnes sur les retraites, le pouvoir d'achat, etc. si par malheur ils parvenaient à l'Elysée !

En effet, ils ont d'abord pensé au lieu : plateau télé ? Ministère de l'Intérieur ? Paysage rural ? Parc Astérix ?.. Ils ont aussi cherché à identifer le bon média : télé ? Radio ? Internet ? PQN ? PQR ? Que d'imagination je vous dis !

Ensuite, le message étant connu d'avance (« Oui, je suis candidat »), il fallait enrober le tout d'un effet surprise, faire monter la mayonnaise de façon à ce que cet événement qui n'en est pas un puisse détourner l'attention des médias, obnubilés qu'ils sont par la belle Ségo.

Solution finalement adoptée : une annonce diffusée en exclu dans la PQR, comme Chichi en 1994. Paye ton originalité ! C'était bien la peine de mobiliser l'inintelligentsia sarkozyste !

 

Opération Merdage

 

Vient donc ce grand moment que la France attend depuis des années : Sarko annonce qu'il va tous nous sauver avec ses petits bras. Mais là, c'est le drame : un détail de taille a été négligé. Peut-on parler d'exclu quand une annonce concerne 6 journaux différents ? Quels sont les risques de fuite ? Ne vaut-il pas mieux attendre l'émission « A vous de juger » sur Sarko ?

Les conseillers de Sarko ont ici fait preuve d'un amateurisme communicationnel qu'on ne leur connaissait pas : dès mercredi (le jour de l'anniversaire de Chirac), Libé diffusait l'annonce de Sarko, mettant à l'eau un plan de com' très mal ficelé.

Ainsi, le traitement médiatique de l'annonce de la candidature Sarko est à son image : réduit à la portion congrue. Les journaux insistent davantage sur les mésaventures des communicants sarkozystes que sur le contenu de l'annonce. Pourtant, celui-ci vaut son pesant (petites) cacahuètes.

 

 

 

Une rupture en bois

 

« Je veux une rupture tranquille »... Mais qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Sarko a-t-il l'intention de nous rupturer en douceur ? Préfère-t-il une rupturette, à sa mesure ? Une « rupture tranquille »... On se demande combien de stratèges il a fallu pour accoucher d'un slogan aussi naze !

Entre autres morceaux choisis, on retiendra également cette phrase : « le PS a choisi l'immobilisme. Je veux incarner le mouvement ». Un bijou de langue de bois ; une technophrase comme on les aime, qui semble dire : « voyez comme je bouge, m'agite et gigotte, alors qu'eux ont choisi un candidat immobile ». Il faudrait peut-être acheter une télé à Sarko pour qu'il constate qu'une formation en mesure de remporter les élections qui choisit une femme pour candidat ne peut être taxée d'immobilisme.

Dans la même veine, cette phrase à la con, qui se veut du plus fin humour : « L'ordre n'est acceptable que s'il est en mouvement. L'ordre juste, c'est juste de l'ordre ». Waou ! Que c'est beau ! « L'ordre en mouvement » : c'est tout simplement magnifique ! On voit d'ici les colonnes de soldats traverser les cités en rang devant leur Guide Suprême, faisant claquer leurs bottes au rythme de « l'ordre en mouvement ».

On dirait presque du Raffarin... non ! Du Villepin ! Le Premier ministre, séduit par ces envolées lyriques, parle quant à lui d'un « acte personnel lourd », de la grande poésipocrysie chiraquienne, en attendant que MAM se déclare. Remarque, il lui sera difficile de faire pire !

 

Du bruit avec la bouche

 

Inutile, donc, de contrer ces petites attaques inconsistantes. Mieux vaut s'en prendre au ridicule de la forme et appuyer là où ça fait le plus mal. En effet, Sarko assiste en direct à sa propre relégation médiatique. Battu sur son propre terrain (les annonces, les médias et la com'), il ne peut que constater que son annonce tant annoncée a fait un flop.

Les royalistes ont d'ailleurs fait savoir par l'intermédiaire de Gilles Savary, porte-parole de Ségolène, que « l'exercice auquel vient de se livrer Nicolas Sarkozy consiste à brasser du vent, pour faire diversion sur l'exemplaire désignation de Ségolène Royal par le Parti socialiste, dimanche dernier. C'est un spectaculaire non-événement ». On ne lui fait pas dire !

B-)

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Publié dans Présidentielles 2007

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