Bigoterie positive

Publié le par Bast

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Petite devinette. Qui a dit : 

« J'assume pleinement le passé de la France et ce lien si particulier qui a si longtemps uni notre nation à l'Eglise » ; 

« Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes. Et la France a apporté au rayonnement du christianisme une contribution exceptionnelle » ; 

« La laïcité n'a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n'aurait pas dû » ; 

« Nous devons… assumer les racines chrétiennes de la France, et même les valoriser » ; 

« Un homme qui croit, c'est un homme qui espère. Et l'intérêt de la République, c'est qu'il y ait beaucoup d'hommes et de femmes qui espèrent » et donc qui croient ; 

« La République a intérêt à ce qu'il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses » ; 

« J'appelle de mes vœux l'avènement d'une laïcité positive, c'est-à-dire d'une laïcité qui, tout en veillant à la liberté de penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout ». 

« La France a besoin de catholiques heureux qui témoignent de leur espérance ».

Vous avez trouvé ? Vous pensez à Christine Boutin ? A Benoît XVI ? A Mike Huckabee ? Et bien non. Ces propos sont ceux du nouveau chanoine de Saint-Jean de Latran : Nicolas Sarkozy. 

Ce discours bigot est une nouvelle preuve de la régression sociale qui nous pend au nez. La rupture, c’est finalement le retour au bon vieux temps où les riches étaient bien riches, les pauvres bien pauvres et les curés bien gros. Parler de "laïcité positive" est une insulte à tous les esprits les plus avancés, les plus ouverts, les plus divers, ceux que l’Eglise a si longtemps maintenu dans le silence, quand elle ne les a pas conduits au bûcher. Parler de laïcité positive, c’est laisser entendre qu’il existe une laïcité négative. Quant à tout le couplet sur le destin commun de la France et l’Eglise, il sent trop bon le XIXème siècle pour que l’on ne s’en méfie pas. Alors que l’Eglise a toujours défié la République, qu’elle n’a jamais défendu que les puissants et qu’elle refuse aujourd’hui le moindre signe d’ouverture, Sarko lui déroule le tapis rouge pour une breloque de chanoine d’apparat. A moins que même lui ne pense qu’il ne nous reste plus que la religion pour supporter les misérables vies qu’il nous prépare ?

 

Publié dans Opposition !

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