Chirac - Son discours du 11 mars en avant-première

Publié le par Bast

Hier, nous étions plusieurs réunis devant " A vous de juger " pour répondre à l'appel des supporters de Nicolas Sarkozy à "organiser des apéritifs autour de cette émission afin d’engager le débat avec vos amis et connaissances". Après avoir chacun avalé un quart de rouge et une plaquette de Lexomil, nous étions en conditions pour affronter Sarko et Chabot. C'était dur, mais on a réussi.

Nous disposions cependant de la lucidité suffisante pour analyser une déclaration très intéressante. Vous pensez au ministère de l'Immigration et de l'Identité (front) nationale ? Et bien non. Vous songez à l'argumentaire contre Bayrou ? Et bien non plus. C'est le passage sur Chirac : Sarko dit que le soutien du Président aura "un certain poids", même s'ils ont eu des "désaccords" qu'il n'a "jamais cachés". Le champion de la rupture veut bien du soutien, pas de l'héritage.

Hélas pour Sarko, ce n'est pas lui que Chirac a choisi ! Bien que le candidat UMP prétende en avoir parlé avec le Président et déjà connaître son choix, il se trompe lourdement. En effet, notre contact permanent à l'Elysée s'est procuré le brouillon du discours que Jacques Chirac a annoncé pour après-demain. Et comme vous pouvez le voir, la surprise sera grande pour Sarko.

Voici en exclusivité le discours que Jacques Chirac prononcera le 11 mars à 20h00

" Françaises, Français,

Mes chers compatriotes,

La France est aujourd'hui à un tournant de son histoire. Dans un monde chaque jour plus complexe, chaque jour plus menaçant, notre patrie se prépare à affronter un avenir plus qu'incertain.

Au cours des deux mandats que vous m'avez confiés pour présider aux destinées de notre pays, j'ai essayé de montrer le chemin de la paix et de la justice. J'ai porté haut la voix de la France, avec le souci constant de défendre nos intérêts et notre place dans le monde. Je pense ainsi avoir contribué à rétablir notre voix, juste et courageuse, sur la scène internationale.

Au plan national, j'ai constamment cherché à réduire la fracture sociale, tout en procédant aux réformes indispensables au maintien de notre modèle social. J'ai également entendu ceux qui, parmi nous, jugeaient que la République devaient favoriser - et non pas freiner - les ambitions. En faisant cela, j'ai rempli la mission de justice que vous m'aviez confiée en m'élisant à la Présidence de la République à deux reprises.

J'ai également attaché une grande importance à la défense de la nation, au rapprochement entre les Français. Croyez bien que j'ai tiré toutes les conséquences des événements du printemps 2002, contrairement à ce que j'ai entendu ici ou là. Car je reste convaincu que les Français doivent avancer ensemble, vivre ensemble, et travailler pour créer ensemble la France de demain. Combattre l'intolérance, combattre l'injustice, combattre les discriminations : cela a constitué le cap de la politique engagée par chacun de mes gouvernements.

Le rôle que la France a joué en faveur de l'excellence environnementale est également pour moi un engagement aussi courageux que nécessaire. La Charte de l'Environnement, dont j'ai très tôt souhaité qu'elle soit prononcée, est la preuve d'une volonté sans précédent de lutter contre les toutes les pollutions et de créer les conditions d'une politique de réduction des gaz à effet de serre qui soit efficace, afin que les générations futures puissent hériter d'un monde plus sûr, un monde meilleur.

*

*        *

Mes chers compatriotes, la vie a fait que j'ai eu la chance, le privilège, la joie d'être à votre service pendant ces dernières années. Je vous ai accompagnés dans les moments heureux, comme dans les instants les plus tristes. Cela a sans aucun doute été l'honneur de ma vie.

Je le dis avec émotion : le moment est venu pour moi de commencer une nouvelle vie. Mais sachez bien une chose : je serai toujours à vos côtés. Maintenant, nous nous connaissons assez pour que je puisse dire : " Vous êtes ma famille ". Quand je vois la France, quand je vous vois, je constate à quel point vous êtes bons, grands, généreux : vous êtes la France que j'ai toujours voulue et que je désire toujours.

*

*        *

Dans quelques semaines, vous allez devoir choisir mon successeur. Je sais que beaucoup d'entre vous attendent que je me prononce en faveur de tel ou tel. Cependant, je crois que cela ne rendrait pas service à la démocratie française. Or, protéger la démocratie, c'est défendre la France.

Bien sûr, cela fait longtemps que je pense que Monsieur Nicolas Sarkozy a les capacités pour gouverner la France. Mais je suis également convaincu de la volonté de Monsieur François Bayrou d'apporter une solution aux incertitudes auxquelles vous faites face aujourd'hui. Enfin, il ne fait aucun doute pour moi que Madame Ségolène Royal ferait une excellente présidente, qui incarnerait en outre l'esprit de changement que j'ai voulu rendre possible.

Mes chers compatriotes, choisissez en votre âme et conscience. Les candidats républicains qui briguent la magistrature suprême disposent tous à mes yeux les qualités nécessaires pour reprendre le flambeau que je leur confierai dans quelques semaines.

Françaises, Français, je m'adresse certainement à vous pour la dernière fois en tant que Président de la République. Mais je resterai auprès de vous. Je souhaite que l'avenir vous apporte tout le bonheur et l'espérance que vous méritez. Et sachez que vous êtes et resterez à jamais ma plus grande fierté : vous êtes la France.

Vive la République, vive la France ! "

Un dernier scalp, Monsieur le Président ?

B-)

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Publié dans Présidentielles 2007

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B
MDR !<br /> http://www.dailymotion.com/video/x1er01_smic
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