Cette génération qui a droitisé la France

Publié le par Bast

Dans quel pays vivons nous ? Sommes-nous toujours patrie des droits de l'homme ? Sommes-nous toujours la terre de l'excellence intellectuelle ? Sommes-nous toujours une république défendant l'égalité et la justice ? Alors que la droite est donnée à 67 % au premier tour, on constate avec regret que l'ambition qui caractérisait notre projet de société s'est évanouie. Une seule démagogie est acceptée : celle de la droite.

Déclin d'une ambition

Le projet de civilisation que nous offrions au monde est mort. La France d'aujourd'hui est devenue un avorton. Sans objectifs, sans moyens, nous n'avons plus de rêves, nous ne croyons plus en rien. La valeur refuge devient l'argent que l'on se dispute jalousement.

La confrérie des beaufs s'élargit de jour en jour dans un pays marqué par le creusement des inégalités. Chacun recherche le bonheur pour soi, se persuadant que puisqu'il n'est pas envisageable pour tous, cela ne vaut pas la peine de concéder quelque solidarité. Réacs de tous les pays : unissez-vous !

Chacun sa porte sa croix, chacun nettoie sa merde. Dans cette civilisation, le progrès pour tous n'est qu'un luxe. Il n'est qu'un droit : celui de se contenter du peu que l'on a, en prenant bien soin de fermer sa gueule.

On désigne des boucs émissaires : les étrangers, les jeunes des banlieues, les syndicalistes, Mitterrand, Jospin... Une loi interdisant de dire que la gauche défend des valeurs de progrès ne serait pas plus efficace. Or ce n'est pas une question politique. C'est un problème de génération. Car qui était aux commandes de la France au cours de ces 30 dernières années ? Les étrangers ? Les jeunes ? Les syndicats ? Non, le problème est bien plus large, puisque nous subissons actuellement les effets néfastes d'une génération pourrie et décadente.

Une génération pourrie et décadente

Les responsables de cette situation sont bien connus ; ils représentent historiquement la première génération à n'avoir pas connu la guerre, en laquelle on avait (à tort) placé tant d'espoirs : celle de nos parents. Ce sont ces gros chats castrés qui avaient pourtant combattu l'obscurantisme social. Mais après avoir été cocos, maos, idéalistes, hyppies, babas, humanitaires... Après avoir fait mai 68... Tous, adipeux et puants, ne nous montrent aujourd'hui qu'un chemin : celui de la droite.

Cette génération, c'est celle de la résignation, de l'abandon de toute ambition, de l'échec des idées face au pouvoir. Philosophes, hauts diplômés, médecins, avocats... Tous ceux qui représentaient autrefois la sève démocratique du peuple ont aujourd'hui baissé les bras. Ils parlaient d'égalité, de générosité, de mérite, de grandeur. Mais aujourd'hui, les seuls mots qui sortent de leurs bouches gavées sont "pognon", "ISF", "fénéants", "étrangers", "Sarkozy" (pour les plus durs), "Bayrou" (pour les plus faibles)... Mêmes les femmes sont devenues machistes.

Cette génération de perdants est aujourd'hui au pouvoir : elle contrôle la société, huile les rouages, trie les idées, tue les volontés. La déroute intellectuelle de la "génération 68" s'est tellement diffusée dans la population que les courants d'idées les plus ouverts ont été réduits à la portion congrue, alors même que le monde nous impose - plus que jamais - de réfléchir à notre avenir. Ces gens-là n'ont apporté qu'une chose à la France : le déclin, érigé au rang de projet de société.

Cette génération n'a qu'une promesse pour la jeunesse : une inéluctable régression économique, sociale, culturelle et politique. En oubliant de rappeler sa responsabilité dans la situation merdique de la France en 2007, elle s'expose aux mêmes risques de révolte qu'elle même a tenté de conduire en 1968. Mais n'est-ce pas oublier que la jeunesse d'aujourd'hui saura tirer les leçons de leur défaite ?

Après deux siècles de démocratie, d'avancées sociales et de progrès, les Français feront-ils le pari de la régression ? Tout laisse à penser que ce sera le cas. Car après tout, le droit le plus fondamental qu'offre la République Française n'est il pas celui d'être un gros con ?

B-)

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Publié dans Présidentielles 2007

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